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ministere des francais de l'etranger

Discours de Mme Conway-Mouret, Ministre déléguée chargée des Français de l’Etranger lors de l'assemblée générale de Français du monde-adfe

Publié le par FrançaisduMonde.adfe.conesud

Notre ministre déléguée chargée des Français de l'étranger, s'est exprimée lors de la dernière assemblée générale de Français du monde et en a profité pour ébaucher les chantiers principaux qui seront entamés pendant son ministère.

 

Madame la Présidente, monsieur le Secrétaire général, mesdames et messieurs les élus, chers amis,

C’est toujours avec un très grand plaisir que je vous retrouve pour notre assemblée générale qui marque la fin des vacances pour certains, la rentrée pour la plupart. Plaisir de retrouver des amis dispersés de par le monde et qui se rassemblent une fois l’an, un peu comme les retrouvailles programmées à l’occasion d’une grande fête de famille.

 

L’Assemblée générale d’une association est l’occasion de la présentation du bilan de l’année

écoulée.

 

« Puisqu’il n’y a pas de mal à se faire du bien », et que notre bilan politique est largement positif, permettez-moi de vous rappeler le chemin parcouru depuis notre dernière assemblée générale d’aout 2011 : en septembre, l’élection de deux sénateurs membres de notre association, ce qui a porté à 4 le nombre des sénateurs de gauche représentant les Français établis hors de France.

Je me réjouis de penser que cela a contribué au basculement de la majorité sénatoriale.

Je tiens à saluer Kalliopi Ango Ela qui m’a succédé en juillet après mon entrée au gouvernement. Je lui souhaite autant de plaisir que j’en ai éprouvé dans l’exercice de la fonction législative – même si celle-ci n’est pas sans frustrations ponctuelles.

 

 Au printemps, l’élection de François Hollande et, dans la foulée, la très belle victoire de la gauche aux élections législatives à l’étranger avec l’élection de 8 députés de gauche dans les onze circonscriptions qui avaient pourtant été taillées sur mesure pour assurer la victoire de la droite.

 

Ces victoires sont vos victoires. Elles viennent récompenser votre travail militant, votre engagement au service de nos compatriotes depuis plus de trente ans, au siège de l’association comme dans les sections.

 

Je tiens donc à rendre hommage ici au travail accompli par notre Présidente, chère Monique, et par ses prédécesseurs, épaulés par le bureau de FDM-adfe, par le conseil d’administration, mais aussi par tous ceux qui font vivre les sections sur le terrain en organisant des permanences, des manifestations, en éditant des bulletins d’information. Nous savons à quel point ce travail de terrain et de proximité est indispensable mais combien difficile au quotidien. A cet égard je voudrais remercier chaleureusement et saluer l’action quotidienne des permanents du siège. En quinze ans de mandat, j’ai pu apprécier leur disponibilité et leur efficacité qui ne font jamais défaut.

 

Chers amis, votre engagement permet aux idées que nous défendons de faire leur chemin dans des communautés expatriées que l’on dit pourtant peu perméables à nos valeurs progressistes.

Car Français du Monde-adfe c’est d’abord un projet : celui de faire vivre dans les communautés françaises à l’étranger les valeurs de la gauche républicaine. c’est aussi une méthode : celle du militantisme et pour beaucoup d’entre nous, aujourd’hui élus à l’AFE, au Sénat ou à l’Assemblée nationale, l’ADFE puis Français du Monde a été une véritable école de formation. Nous savons ce que nous lui devons.

 

Ce travail militant, accompli chaque jour depuis plus de trente ans, explique l’augmentation régulière des résultats des partis de gauche aux élections à l’étranger.

FDM n’est pas un parti politique, c’est beaucoup plus ! En rassemblant l’ensemble des sensibilités de gauche, en favorisant les échanges, le débat d’idées entre militants venant d’horizons politiques différents, notre association a permis à l’ensemble des forces de gauche de mieux se connaître et de se mobiliser efficacement lors des scrutins. Nos succès électoraux résultent de cette unité et prouvent la justesse de la ligne que s’est donnée notre association depuis sa création en 1980.

 

L’élection des députés, que nous avions appelée de nos voeux, complète notre représentation parlementaire. Les Français de l’étranger sont devenus des citoyens à part entière.

 

Comme vous le savez, le Président de la République m’a confié, aux côtés de Laurent Fabius, la responsabilité du Ministère chargé des Français de l’étranger.

Certains, dans nos rangs, avaient raillé la création d’un secrétariat d’État consacré aux Français de l’étranger. Je vous rassure : ma mission n’est pas celle de mes prédécesseurs – plus commis voyageurs électoraux que ministre. Mon objectif est clair : servir nos compatriotes à l’étranger, tous nos compatriotes, dans leur extrême diversité : qu’ils soient expatriés sur des missions de courte durée, résidents installés durablement dans leur pays d’accueil, nés Français mais se sentant parfois éloignés de la communauté nationale.

Tous sont une chance pour notre pays : la contribution qu’ils apportent doit être reconnue et valorisée. Ils méritent, à ce titre, notre solidarité lorsqu’ils se trouvent en situation de fragilité.

La recherche de l’intérêt général, l’équité et la justice sociale guideront mon action. La concertation puis l’évaluation des conséquences des mesures proposées seront continues.

 

J’ai identifié trois chantiers pour lesquels je souhaite qu’une réflexion approfondie soie engagée : l’enseignement français, le réseau consulaire et l’Assemblée des Français de l’Etranger. Bien sûr, la protection sociale et la sécurité de nos concitoyens restent également au coeur de mes préoccupations.

 

À propos des aides à la scolarité :

La suppression de la prise en charge était une promesse de campagne. Elle a été réalisée pour la rentrée de septembre 2012 pour le rythme nord et janvier 2013 pour le rythme sud. J’ai entendu les réactions quant aux conséquences possibles de son application immédiate. Je vous rassure: des consignes ont été données pour que la suppression de la PEC ne puisse être rendue responsable d’aucune déscolarisation. Je ne l’accepterai pas. Je compte sur la vigilance de tous ceux d’entre vous qui siègent aux commissions locales de bourses. Il faut inviter les familles qui auraient des doutes sur leur capacité à payer les frais de scolarité à déposer un dossier de demande de bourse.

 En parallèle à cette mesure, j’ai demandé aux services du MAE et à l’AEFE, en juillet, de me présenter très prochainement des propositions en vue de mettre en place un nouveau mécanisme d’aides à la scolarité.

 Cette réforme se fera dans la concertation de l’ensemble des partenaires et devra aboutir avant la fin de l’année.

 Je devrai mener également, à la demande de Laurent Fabius, une réflexion sur l’évolution globale de notre système d’enseignement français à l’étranger. Ce chantier s’inscrit dans le long terme. La question de la scolarisation en français de nos enfants à l’étranger est bien entendu centrale, mais l’enjeu est plus vaste et ne peut être dissocié de notre politique de rayonnement culturel dans le monde.

Je m’entretiendrai lundi avec le Premier ministre et c’est un des sujets que j’aborderai avec lui.

 

S’agissant maintenant de la réforme du réseau consulaire,

Je me suis donnée deux objectifs : celui d’améliorer la qualité du service public rendu à nos concitoyens à l’étranger tout en améliorant les conditions de travail de nos agents consulaires qui travaillent aujourd’hui dans des conditions de plus en plus difficiles.

Malgré cela vous avez pu apprécier la qualité du travail réalisé lors de l’organisation des deux derniers scrutins en avril et mai derniers.

 Ainsi, après cinq années d’application aveugle de la RGPP, une réflexion est nécessaire pour définir les missions confiées à notre réseau consulaire, son organisation et les moyens mis à sa disposition. Il importe aussi de le rénover et de l’adapter en fonction à la présence de nos ressortissants.

À cet effet, j’ai constitué un groupe de travail. Sur la base de l’ensemble des notes etrapports existants il est chargé de me remettre des propositions concrètes avant la fin de l’année. Elles seront le point de départ d’une large concertation, que je souhaite, tant auprès des élus, des sections que des postes.

 

Pour terminer quelques mots sur la représentation des Français de l’Etranger.

Elle a été profondément modifiée par l’élection de 11 députés. Il est maintenant temps de réfléchir à l’avenir de l’A.F.E. et je sais que cette question a été évoquée hier et vous occupera cet après-midi.

 Est-il souhaitable de voir un collège de 155 grands électeurs continuer à élire 12 sénateurs ? Est-il équitable qu’un conseiller de la circonscription du Luxembourg représente près de 29.000 électeurs alors que son collègue d’Andorre n’en représente qu’un peu plus de 3 000 ? Nous devons engager une réflexion et revenir sur ces distorsions pour rendre plus juste la représentation de nos compatriotes. Je souhaite par ailleurs que la définition des missions des conseillers soit au centre de notre attention.

On ne commence jamais une concertation avec des a priori, sinon on passe à côté des bonnes idées. Je suis ravie que la réflexion et le débat sur l’éventualité d’une réforme de l’Assemblée des

Français de l’étranger soient lancés, ici, avec l’assemblée générale de Français du Monde et que la fédération socialiste des Français de l’étranger s’en saisisse en début de semaine prochaine à l’occasion de sa Convention fédérale. D’autres instances vont s’y associer.

Si la décision est prise d’une réforme en profondeur, le gouvernement prendra ses responsabilités pour proposer un projet guidé par la volonté de mettre en oeuvre une organisation plus équitable et plus représentative. Je sais que je pourrai compter sur Français du Monde pour participer à cette réflexion et apporter sa pierre à l’édifice.

 

Chers amis,

Les responsabilités qui sont les nôtres aujourd’hui sont importantes. Les attentes de nos compatriotes ne peuvent être déçues.

C’est pourquoi, je compte sur votre expertise et vos propositions. J’aurai aussi besoin le moment venu de votre soutien.

Profitons des prochains mois, des prochaines années pour renforcer les rangs de notre association.

Nous devons définir notre projet politique non pas pour les cinq années qui viennent mais pour la prochaine décennie. Soyons ambitieux. La force de FDM-adfe est dans ses militants. Alors il est de la responsabilité de chacun d’entre nous de contribuer à sa pérennité. Longue vie à Français du Monde.

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